Spalletti au Brésil

Un début sous pression

Le début du mandat de Luciano Spalletti au Brésil s’annonce inédit : défense à trois, non par choix esthétique mais par contrainte. Avec Richarlison et Endrick encore en phase d’adaptation, et le milieu sans cohérence, ce n’est pas une mise en scène tactique — c’est une survie.

L’expérience du défenseur porteur de balle

Marquinhos évolue comme pivot droit, cherchant à distribuer depuis l’arrière. Concept solide, mais mise en œuvre fragile face à la pression.

Sans largeur latérale ou appui en transition, les milieux sont isolés. Le ballon part, puis se perd : passe → pression → perte.

La rotation décisive

Casemiro bascule au centre de la défense ; Sandro prend sa place sur le flanc — un changement inversé par rapport à Rodrygo. Vinicius gagne alors des options réelles : espaces pour dribbler ET passes utiles.

Un ajustement subtil… qui pèse plus qu’une substitution flashy.

Le mirage du milieu : cartographie vs réalité

Gerson ? Une ombre dans le maillot bleu et blanc. Positionné comme ancre, il recule comme un vieux libéro agissant en milieu. Aucune vision, aucun contrôle de tempo — seulement du chaos déguisé en structure.

Casemiro et Coates brillent : calmes sous feu, précis sous pression. Ce constat est glaçant : la stabilité brésilienne ne vient pas de l’entraînement… elle repose sur des talents individuels exceptionnels.

En Espagne, Real Madrid n’avait presque plus de vrai milieu défensif après la mi-temps l’an dernier. Maintenant on comprend pourquoi : l’écart entre théorie et réalité est plus grand que jamais.

Des remplacements sans impact ?

À 65’, Kúnia entre pour profondir — une tentative de maintien du jeu — mais son rayon d’action est limité, sa créativité nulle. Il passe bien… mais ne crée rien.

Ce n’est pas une évolution : c’est une répétition habillée d’espoir.

Est-ce un ajustement tactique ? Ou simplement redresser les chaises sur le Titanic ?

On saura mieux quand tous seront pleinement disponibles… et jouent ensemble 90 minutes contre une équipe de haut niveau — pas lors d’un match amical sous un ciel nuageux au Maracanã avec la moitié de l’équipe tournée à cause de fatigue ou blessures.